Pour compléter le tour d’horizon, il n’est pas interdit non plus d’aller faire un tour au diaporama Au cœur du Djurdjura, à Aït Daoud, autrefois http://www.miages-djebels.org/spip....
Il était une fois un médecin aujourd’hui en retraite qui, il y a 55 ans, accomplissait son service militaire en Grande Kabylie.
« Tout a commencé par « l’eau vive », la chanson de Guy Béart », raconte Idir d’Aït Saada. Après l’avoir fait chanter par les enfants du village, je la présente sur la page d’accueil de mon premier blog » [1]. https://www.youtube.com/watch?v=r95...,
La mélodie passe la frontière et suscite en réaction le commentaire ému d’un internaute français du Jura.
Celui-ci se souvient. C’était pendant qu’il accomplissait son service comme médecin à la SAS d’Aït Saada en Grande Kabylie. Les enfants de l’école la chantaient en classe. La classe était animée par un instituteur du contingent.
« Les anciens du village se souviennent aussi, raconte Idir. Une sexagénaire se rappelle parfaitement non seulement des instituteurs militaires, mais également du médecin officier, d’ailleurs fort sympathique, qui venait même soigner à domicile. Il prenait des photos ».
Par Internet, l’ancien médecin lui donne des indications sur son parcours militaire. « La France Vincennes, Mourmelon, Brives, puis l’Algérie avec un court passage à Maillot, et une affectation au 7ème BCA (Bataillon des Chasseurs Alpins) à Tassaft Ouguemoun et un détachement à la SAS d’Aït Saada (novembre 1960 à février 1962 ».
Il fait parvenir à Idir des photos. Celles-ci accompagnent dorénavant la chanson et constituent un lien fort entre le passé et le présent.
C’était à l’automne 2015.
En décembre 2015, Idir découvre le site de Miages-djebels et depuis la Kabylie met Claude en contact avec le médecin. Celui-ci habite St-Germain en Joux, une petite commune située entre Bellegarde et Nantua, sous les contreforts sud du Jura, à une heure et demie de St Gervais en voiture.
Par un après-midi de janvier où le temps est de mauvaise humeur, Claude se rend chez Jean Luc. Son nouvel ami l’invite dans son bureau à l’étage qu’il faut gagner par un imposant escalier de pierre calcaire. Il grimpe sous le regard d’une madone accompagnée de ses trois enfants et en compagnie de jeunes kabyles qui figurent dans des cadres accrochés aux murs. Des souvenirs magnifiques traduisant la connivence et la proximité avec la population côtoyée autrefois.
À l’évidence, indépendamment du stéthoscope pour ausculter les malades, son nouvel ami médecin sait manipuler l’objectif. Il a su conserver l’essentiel d’un quotidien passé sous l’uniforme à panser les plaies de toute nature dans une région éprouvée par la guerre.
La grande taille de son interlocuteur cache une âme sensible et un grand coeur. Cet artiste humaniste a les talents des peintres flamands. Il « sait transformer en une scène poétique d’un effet saisissant un événement prosaïque en soi » : il possède l’art de conserver la beauté des moments fugaces avant leur évanouissement dans les flots du fleuve de l’oubli.
Le parcours de Jean Luc est atypique. De retour en France après son séjour en Grande Kabylie, il cherche à s’installer. Il prend contact avec différentes communes.
À la suite d’une erreur de destinataire, un courrier atterrit à la commune de St-Germain de Joux. Quiproquo qui tombe bien, car la Maire de cette commune rurale traversée par la Sémine, lui aussi recherche un médecin. « De plus, raconte Jean Luc, cette région aux pentes escarpées, me rappelle les falaises du Djurdjura. ». Il s’installe donc comme jeune médecin du village en 1964, et ne quitte plus cette région. Ce sage, fidèle en amitié, y prend sa retraite.
La nuit en hiver tombe vite. Claude doit prendre congé. Il regagne St-Gervais chargé du précieux trésor photographique. Il est pressé de le découvrir car c’est un peu la Kabylie que connaissait son frère.
En numérisant les diapos, Claude sent battre le cœur des Beni Yenni et des Akbils. Il est particulièrement touché par celles d’Aït El Azis : un rucher original incrusté dans les murs d’une maison ; trois enfants du village studieusement appliqués sur les bancs de l’école sous la lumière tamisée de la fenêtre ; des femmes affectées par le goitre comme rencontrées dans sa jeunesse dans les Alpes, à cause des carences en iode…
À n’en pas douter, en 1961 Jean Luc comme médecin a côtoyé et soigné la souffrance des corps, mais il a su également aller naturellement à la rencontre des coeurs. Des moments fugaces qu’il a su fixer avec talent. Cinquante-cinq ans plus tard, la mise en ligne de son reportage va contribuer à panser les plaies cachées des âmes.
Quant à Claude, pendant le montage du reportage, outre la chanson de Guy Beart, http://www.dailymotion.com/video/xn..., une musique intérieure décuple son ardeur : la publication du diaporama va faire le miel des villageois des Akbils et des Benni Yenni et même des militaires qui, sous l’uniforme, ont aimé cette région.
Commencée en chanson, l’évocation de cette magnifique région se poursuit dorénavant par une exposition de tableaux photographiques d’une belle poésie. De quoi réchauffer les cœurs.
-Pour retourner au diaporama N° 1 http://www.miages-djebels.org/spip.....
Avis aux internautes : certaines légendes de photos doivent comporter des erreurs (orthographes, ou parfois indications erronées ou absence de légende). En cause des difficultés de déchiffrage...
Merci de le signaler via le forum. Ce sera une occasion de rendre l’exposition vivante, de corriger ou de compléter.
Connaître Aït Saâda
Selon la Dépêche de Kabylie
Aït Saâda un village en plein essor
Aït Saâda, village de la commune de Yattafen dans la daïra de Béni Yenni, est peuplé d’environ 3 000 habitants, situé à environ 60 km au sud du chef-lieu de la wilaya Tizi Ouzou, c’est aussi un village qui niche sur une colline à 800 mètres d’attitude à quelques encablures du Djurdjura, Aït Saâda est un village composé de quatre quartiers : Aït Idder, Aït Zekri, Aït Hamou et Aït Imloul. Sa renommée dans la région des Igawawen est due à son organisation sociale qui diffère de la majorité des villages environnants. Sa population est très unie vivant dans la paix et la sérénité. Du temps de la guerre de Libération, deux camps avaient été installés par l’armée française au village à ses deux extrémités et les traces de ces deux camps existent toujours surtout celui connu sous le nom de SAS. La raison qui avait fait que l’armée française ait installé ses camps dans ce village est sa position stratégique, et sa situation en altitude....
Mhanna Boudinar http://www.depechedekabylie.com/kab...